vendredi 14 janvier 2011

L'enfant qui se laissait mourir, d'Othilie Bailly

L'enfant qui se laissait mourir

Othilie Bailly

Editions J'ai Lu

124 pages

Fiche Livraddict :








Résumé :

"Je ne veux pas manger, je ne veux pas me lever. Je veux rester dans mon lit, dans mon sommeil. Mamie me torture avec ses "il faut" Je ne veux pas sortir de ma chambre. C'est Pa qui l'a faite pour moi. Je veux y rester."

Alice a quinze ans. Elle est anorexique et semble désormais aussi déterminée à se détruire qu'elle l'était à croquer la vie. À la source, un drame intime : la découverte d'un secret que son père adoré cachait au fond d'un tiroir. Un jour maudit où, presque par hasard, Alice trouve une lettre explicite que sa mère avait écrite après avoir quitté le foyer familial. Plongée en plein chaos, c'est toute sa vie qui bascule alors. Et le destin s'en mêle davantage en frappant ceux qui l'entourent. Pour elle, plus rien ne sera jamais comme avant.


Mon avis :

J’ai obtenu ce livre grâce à un troc, et je suis ravie d’avoir eu l’occasion de le découvrir.
C’est un livre très court, mais particulièrement bouleversant.
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Page après page, on découvre la vie que mène Alice, de l’enfance à l’adolescence. Nous la rencontrons la veille de son anniversaire de 8 ans, auprès de son père et sa mère, à Majorque où cette famille parisienne est venue habiter pour le travail du père, promoteur immobilier.

Alice est joyeuse, heureuse de vivre et adore sa maison et l’île. Tout le contraire de sa mère, qui déteste vivre ici et ne parviens plus à être heureuse. Quelques jours après l’anniversaire d’Alice, sa mère les abandonne, ne donnant plus aucune nouvelle pendant des années. Alice n’est pas malheureuse, elle aime son papa plus que tout et l’absence de cette mère autoritaire et peu aimante ne lui pèse aucunement. Alice grandit, sur son île, auprès de son père. Un jour, elle découvre une lettre envoyée par sa mère, qui la blessera profondément. Mais Alice encaisse. Jusqu’au jour où, à ses 15 ans, le destin lui assène le malheur de trop, l’insurmontable drame qui la fera alors tomber dans l’anorexie et l’apathie.
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L’auteur, psychologue spécialiste des troubles de l’enfance, nous emmène en plein cœur des émotions de l’enfance, des blessures qui ne guérissent jamais, des drames de la vie et des maladies de l’adolescence, le tout avec douceur et subtilité malgré des thématiques particulièrement dures.
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Ames sensibles s’abstenir, j’ai passé toute la seconde moitié du roman à pleurer, et il m’a fallu m’y reprendre à 4 ou 5 reprises pour lire les 2 dernières pages sont les inonder d’un torrent de larmes.
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J’ai vraiment apprécié cette lecture et j’en garde un souvenir très fort, mais le style de l’auteur m’a souvent un peu dérangé. En effet, elle multiplie les ellipses et les points de suspension, laissant plusieurs phrases inachevées à chaque page. C’est parfois particulièrement agaçant. Cette particularité mise à part, l’écriture est légère et agréable. Le rythme est volontairement lent, dans le tempo de la vie d’Alice, calme et douce.
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Durant la première moitié du roman, Alice est une enfant heureuse, gâtée et aimée par son père, très bien entourée par la dame de maison Carmencita, les amis de son père et les habitants du village. La vie et les événements coulent sur elle et l’abandon de sa mère ne semble pas lui peser. Dans la deuxième moitié du roman les doutes surviennent dans l’esprit du lecteur : à quel moment Alice a-t-elle réellement basculé ?
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La maman est très peu présente, puisqu’elle part assez vite, mais rien dans son personnage ne le rend appréciable. Elle donne une image maternelle détestable, injuste et peu aimante : exactement ce que je ne veux pas être pour mes enfants. D’ailleurs Alice ne s’y trompe pas et n’a d’yeux que pour Pa, son père qu’elle admire.
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Ce père qui aime énormément son enfant, et la fait passer au premier plan. Il offre à Alice la vie qui lui convient, et l’entoure d’une grande affection protectrice. Mais au final, on en apprend très peu sur ce père, que l’on voit principalement à travers les yeux d’Alice.

La narration n’est jamais à la première personne, mais prend le point de vue de chacun des personnages, de manière alternative. Le lecteur n’est cependant jamais perdu, car l’auteur prend soin de préciser de quel personnage on découvre le point de vue, au fur et à mesure des chapitres. Qui plus est, la temporalité est respectée, il n’y a pas de flash back et la période de vie d’Alice est toujours précisée.

Mon bilan :
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Un petit roman court qui offre une lecture poignante. En tant que maman, ce roman m’a aussi permis de me questionner sur mon attitude envers mes enfants, et sur leur bien-être. Le thème de l’anorexie est bien traité, sans tabou ni jugement. C’est une lecture que je conseille à tous ceux qui aiment les histoires fortes et bouleversantes !

6 commentaires:

isa1977 a dit…

Contente que cette lecture t'ai plu.
C'est vrai qu'il y a beaucoup d'émotions dans ce livre

Anne Sophie a dit…

on en a parlé ensemble, et je passe !

lasardine a dit…

je passe aussi!
j'ai pas mal lu sur le sujet il y a quelques années, pas envie de ça en ce moment...

Anonyme a dit…

Il est dans ma PAL. Je vais peut être attendre d'être dans une "meilleure" période pour le lire ^^

Christine a dit…

Un sujet difficile mais je le note tout de même

Florel a dit…

J'ai lu ce livre et j'ai pas aimé. Déjà j'aime pas l'écriture de cette auteur, j'en ai lu deux et l'écriture fut dans ces deux cas un frein. C'est trop brouillon.
En plus j'ai été hyper déçu car je trouve que la question de l'anorexie, mis en avant dans le résumé, n'est pas développé dans ce bouquin, hormis un peu sur la fin. Et là fin honnêtement ne m'a pas convaincu, mais absolument pas. La fille ne veut pas manger pas grave on trouve un autre moyen, c'est pas ça qui manque.
On ne laisse pas mourir une enfant sans rien faire, et là je sais de quoi je parle. Donc non. :D
Je continue lol