Angie Sage
541 pages
Fiche Livraddict :
Résumé éditeur :
Entrez dans Magyk, un univers gouverné par les sortilèges, les nécromanciens et les mages les plus puissants.
Le magicien Silas Heap trouve un nouveau-né dans la neige : une petite fille aux yeux violets, emmaillotée dans une couverture. L’enfant, baptisée Jenna, va grandir auprès de ses six frères, dans sa nouvelle famille. Mais un mystère entoure ses origines… Jenna a-t-elle été réellement abandonnée ?
Mini murmures autour du livre :
- 5 tomes sont déjà édités en français
- Un spin-off intitulé Magyk Book, regroupe tout un tas de surprises sur la saga (journaux intimes, guides de magie, adresses de boutiques de potions, cartographies…)
Mon avis :
En préambule, je souhaite souligner que l’objet livre en lui-même est très esthétique : on croirait ouvrir un vieux grimoire magique. L’anneau central en relief, les écritures en lettre d’or, le choix de la typographie et les couleurs pourpre et bleu nuit de la couverture confortent cette ressemblance et créent un véritable désir de tenir et d’ouvrir ce livre.
De plus, en tête de chaque chapitre, un magnifique dessin au crayon, de bonne taille, vient apporter une illustration toujours en accord avec l’histoire, mais qui jamais n’empiète sur la liberté d’imagination du lecteur. Je regrette toutefois que beaucoup soient réutilisés, j’aurais préféré une illustration nouvelle pour chaque chapitre.
Je crois que c’est, avant tout chose, cet aspect visuel qui m’a attiré dans cet ouvrage, que j’ai découvert dans les rayonnages de la bibliothèque et dont je n’avais jamais entendu parler.
Il trônait donc dans ma PAL mais, malgré tout l’attrait esthétique de l’objet, sa « non-popularité » ne rendait pas sa lecture prioritaire.
Puis, au hasard de mes pérégrinations bloguesques et Livradictiennes, j’ai finalement entraperçu de bons échos au sujet de ce roman. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé en haut de pile puis ouvert dans mes mains et sous mes yeux.
On retrouve dans Magyk l’élément phare de toute œuvre fantasy qui se respecte : un enfant aux grand pouvoirs mais qui ignore les posséder (en réalité, dans ce premier tome, il y a même 2 enfants à la grande destinée). Sans oublier de la magie blanche (appelée Magyk), de la magie noire (ici nommée Côté Obscur, Ténèbres ou l’Autre Côté), des fantômes, des ennemis et des titres à reconquérir (celui de Magicien Extraordinaire, et celui de Reine). Rien de très original donc dans ce livre.
Si l’on s’arrête sur la qualité de la plume de l’auteur, on confirme que l’on tient sans aucun doute un roman jeunesse entre les mains. J’ai regretté le vocabulaire assez simple voire simpliste de l’œuvre, même si je suis persuadée que c’est un effet volontaire de la part de l’auteur car le monde qu’elle crée fonctionne sur des mots simples, des règles simples, des gens simples : la magie se nomme… Magyk, les grands magiciens sont des « magiciens extraordinaires », et tout est à l’avenant. Le titre du livre lui-même est sans équivoque quand au contenu. Toutefois, je maintiens que l’écriture est assez peu recherchée, parfois un tantinet « lourde », et la catégorie « jeunesse » du roman n’excuse pas tout.
Pour preuve, les descriptions sont longues, sans saveur et apportent peu à l’intrigue. Elles ralentissent considérablement le rythme et incitent parfois le lecteur à lire en diagonale pour avancer (ce que j’ai fait plus souvent qu’à mon tour).
Un exemple : Jenna parcours le cottage de Tante Zelda, qui ne comprends qu’une grande pièce unique et une chambre à laquelle Jenna n’a pas accès. L’auteur décrit donc en détail la visite de la pièce unique ainsi que du perron de la maison, et cela lui prends 3 pages !!!!
Extrait : « Le plafond de la pièce où elle se trouvait était bas et laissait voir les poutres à peine dégrossies avec lesquelles on avait construit la maison. Toutes sortes d’objets étaient accrochées à ces poutres, pagaies, chapeaux, sacs remplis de coquillages ou de pommes de terre, bêche, binette, chaussures, rubans, balais […]. Elle jeta un œil à la minuscule cuisine, son grand évier, sa petite table, ses poêles et ses casseroles propres et bien rangées, mais elle était beaucoup trop froide pour qu’elle s’y attarde. »
Un petit détail intéressant, qui fait l’une des (rares) originalités du roman, est la mise en valeur de certains mots par l’utilisation du gras. Ces mots ne sont pas sélectionnés au hasard mais sont tous ceux en rapport avec la Magyk (les nom des sorts et potions entre autre). Tout à fait personnellement, cela m’a (un peu) perturbée, car j’ai tendance à lire avec plus d’intensité un mot écrit en gras. Pourtant l’utilisation de cette mise en forme n’a pas pour but d’intensifier des mots, mais uniquement de les distinguer. Et comme il y a vraiment beaucoup d’occurrences en gras, forcément ma lecture fut un peu saccadée… Mais on finit par s’y accoutumer.
Dans l’univers de Magyk, l’auteur a créé un monde, comme souvent dans ce genre littéraire, et le maîtrise parfaitement, bien que dans ce premier tome on n’approche qu’un nombre limité de lieux. Elle nous embarque sans que l’on ne se perde, on s’immerge très vite dans cet univers peuplé de magiciens et de quelques créatures plus ou moins avenantes et plus ou moins agréables (boggart, bobelins, furoles, magog…).
L’atmosphère générale du roman est assez sombre, lourde, l’accent est mis sur les aspects miséreux de la ville et des habitants. Les ruelles sombres, le marais, la magie noire, les traits de caractères parfois très noirs des personnages… tout cela octroie une ambiance plutôt austère et sinistre à l’univers.
Autre chose m’a gêné dans cette lecture : par moments, on pressent que l’auteur pose les bases d’une future situation délicate. On se dit alors vaguement (ou clairement) : « Oh non, si ce personnage fait ça, ensuite il aura un problème ! ». Malheureusement, quand le « ensuite » arrive, et qu’alors on s’attend à un petit surplus de difficultés, la situation se démêle en deux coups de cuillères à pot, l’auteur expédie le problème avec des solutions miraculeuses qui simplifient totalement la vie des personnages… (un problème devient une aide précieuse, un sort raté se résout avec un petit sort supplémentaire…).
Par ailleurs, même les gros rebondissements, les découvertes primordiales, les moments clés de l’intrigue, sont finalement assez mornes, fades et manquent de profondeur.
La fin rehausse un peu le niveau général du roman, avec une action suivie et des rebondissements intéressants, bien que prévisibles.
J’ai toutefois vraiment apprécié l’existence de la « postface » (je ne sais pas comment nommer un supplément d’info situé à la fin d’un ouvrage, qui n’est ni un index ni un glossaire…) qui dévoile ce qu’il est advenu des personnages secondaires, ceux que, probablement, nous ne retrouverons pas dans les tomes suivants.
Mon bilan :
Clairement écrit à destination d’un public très jeune, mais peut se laisser lire par des adultes ayant gardé une âme d’enfant et souhaitant une lecture légère et divertissante. J’ai apprécié la première moitié de cette lecture, mais je me suis lassée rapidement et j’ai finalement eu des difficultés à la terminer. La fin m’a laissé une impression convenable et me donne la sensation que les tomes suivants seront peut être plus palpitants. Cependant, je doute d’y plonger un jour, tant d’autres lectures m’attirent beaucoup plus !
Retrouvez dans mon Glossaire (onglet sous le titre du blog) les définitions des mots spécifiques à l'univers de la chronique littéraire (comme par exemple : fantasy, PAL, spin-off...).
2 commentaires:
je ne pense pas le lire, mais il est vrai qu'il est magnifique !
J'avais essayé de livre ce livre il y a un an, et je n'y suis pas parvenue.
C'était bien mignon, mais oui, le style d'écriture était simple, trop simple (franchement, même en jeunesse, j'ai vu beaucoup mieux). Arrivée au tiers du livre, j'en pouvais tellement plus que j'ai abandonné... Comme pour beaucoup de personnes, j'avais été attirée par la couverture. Et heureusement que je l'ai emprunté en bibliothèque et non acheté.
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