vendredi 17 décembre 2010

Départs anticipés, de Christopher Buckley

Départs anticipés

Christopher Buckley

478 pages

Fiche Livraddict :







Résumé :

Ils exagèrent, tous ces retraités. À Washington, entre villas de luxe et terrains de golf, ils sont de plus en plus nombreux à vivre aux crochets de la jeune génération. Aidée par un sénateur assoiffé de pouvoir, Cassandra, conseillère en communication et bloggeuse révoltée, déclare la guerre aux baby-boomers. Son arme ? Le « transitionnement volontaire », comprenez : le suicide assisté…



Mon avis :


Je n’aime pas me cloisonner à un seul univers littéraire. En souhaitant élargir mes horizons de lecture, je me suis plongée dans cet ouvrage, très original et particulièrement étonnant, tout en étant très bien écrit.

L’auteur nous raconte la vie mouvementée de Cassandra Devine, jeune américaine salariée d’une petite boîte de com’ dont la spécialité est de redonner une image favorable à des entreprises qui ont perdu toute crédibilité et confiance du public. Dans son temps libre, Cassandra tient un blog de ses humeurs. Une nuit d’insomnie, particulièrement remontée contre la société, elle lance sur son blog une idée folle pour résoudre le problème des retraites : les séniors devraient procéder au « transitionnement volontaire » dès 65 ans ! Le quoi ?? Ce terme politiquement correct signifie en réalité un suicide en échange d’avantages fiscaux conséquents pour la famille.

Cassandra, avec son passé douloureux et son caractère très affirmé, porte magistralement son « méta-projet ». Pourquoi « méta-projet » ? Simplement parce que Cassandra souhaite avant tout jeter un pavé dans la mare et déclencher des débats politiques et des actions sur le sujet des retraites. Elle ne veut pas réellement que son projet devienne concret ni que les séniors franchissent le pas du transitionnement.

Ses espoirs vont être comblés au-delà de ses espérances, puisque le sénateur Randy Jepperson, magistralement manipulateur et excellent stratège, va s’intéresser à son projet et en porter haut les couleurs, dans sa course à la Présidence. Il s’intéressera d’ailleurs également à la jolie Cassandra, ce qui permet à l’auteur de nous offrir un semblant d’histoire d’amour pour le moins rocambolesque, qui vient apporter un brin de détente au cœur d’un sujet épineux.

L’auteur mène ce roman ironique et satirique avec brio, parvenant à traiter avec finesse un sujet plus que sensible. De quoi questionner efficacement le lecteur ! Ce roman opère une belle peinture de notre société occidentale, en appuyant (si peu) le trait sur les lobbies, le secteur de la communication, les pressions politiques, les dessous des groupes religieux et du Vatican, la course à la Présidence… cette dernière est d’ailleurs particulièrement bien ficelée dans cet ouvrage, teinté d’humour (noir) et de grandes vérités. Christopher Buckley nous dresse le portrait d’un Président en poste terriblement caricatural : impoli au possible (les insultes pleuvent à chacune de ses paroles), intenable, incapable sans ses conseillers, mais prêt à tout pour conserver son titre.

Les personnages sont tous très réussis, avec un vrai travail de profondeur. Les dialogues sont de vraies perles : les bons mots aux bons moments, des échanges vifs et aiguisés, plein de sarcasme et d’ironie. On perçoit l’érudition de l’auteur, aux travers du vocabulaire finement choisi et des nombreuses références historiques et politiques (toujours utiles et savamment dosées, n’alourdissant jamais le récit).


Mon bilan :

Un très bon moment de lecture, avec de vrais instants de rigolade. Une écriture vive et dynamique, qui rend la lecture rapide. C’est un roman qui se termine rapidement mais qui ne se laisse pas oublier ! Un livre à conseiller à tous ceux qui savent apprécier le second degré.

1 commentaire:

Sybille a dit…

J'en ai beaucoup entendu parler ^^