Scream Test, de Grégoire Hervier

Scream Test

Grégoire Hervier

Editions Au Diable Vauvert

308 pages











Synopsis :

Los Angeles, de nos jours. Le lieutenant Clara Redfield est chargée de retrouver sept jeunes gens récemment disparus, curieusement tous candidats d'une émission de télé-réalité diffusée sur le Net : " The last one ". Une émission au concept terrifiant : chaque jour, le perdant sera exécuté en direct...

Mon avis :

Ce livre m’est tombé dans les mains par hasard à la bibliothèque. C’est d’abord, je dois l’avouer, sa couverture qui m’a attiré. La quatrième de couverture, très travaillée également (l'image en bas de ce billet), a ajouté à mon intérêt. Je l’ai ouvert, j’ai lu les premières lignes et je me suis décidée à l’emprunter.

Bien m’en a pris, car je l’ai lu rapidement, et ce fut une lecture très divertissante. Loin d’être un chef d’œuvre cependant, car cet ouvrage comporte de nombreux défauts.

J’ai regretté :

• les trop nombreuses digressions dont l’auteur abuse au prétexte de servir son propos. Il nous livre ainsi des parenthèses sociologiques qui sont de longs étalages de connaissances, pour la plupart peu utiles à l’intrigue. La téléréalité dans sa ligne de mire, l’auteur nous décrit son historique, ses dérives, la psychologie des participants… Il n’oublie pas non plus de nous servir une biographie d’un serial killer et quelques autres développements hors contexte qui plombent un peu le texte.
• un manque considérable d’approfondissement de la psychologie des personnages. Mis à part « l’héroïne » flic (qui ceci dit n’a pas l’air d’avoir un quelconque semblant de vie personnelle), les autres personnages, y compris les participants au « jeu », n’ont aucune profondeur, aucun relief. Impossible de les différencier les uns des autres, malgré leurs descriptions on ne peut plus longues et détaillées, mais servies l’une après l’autre comme des fiches signalétiques…
• une absence totale de suspense, ce qui est tout de même fort dommage pour un trhiller ! Les morts à répétition ne sont jamais ni une surprise, ni une déception, ni une frustration. Aucune tristesse n’est possible envers les personnages (cf mon point précédent).
• les tentatives ratées d'interactivité : une fois, l'auteur nous donne un numéro de téléphone portable qui ne mène sur rien, l'autre fois, il nous incite à nous rendre sur un site internet pour en savoir plus, site fermé...

Au final, j’ai quand même apprécié :

• l’enquête policière très détaillée et menée piste par piste jusqu’à la résolution.
• l’idée de fond : détournement d’un jeu de télé-réalité, bien que cela aurait permis et mérité bien plus d’approfondissement. Il y avait du potentiel, mais ça manque d’exploitation.
• la couverture ! Oui c’est un détail, mais franchement, je ne me suis pas lassée, tout au long du roman, de tourner le livre pour observer la couverture et la quatrième (image ci-dessous), très réussies.
• le style de l’auteur : fluide, agréable. Il nous emporte malgré les défauts et parvient vraiment à nous les faire oublier.

La 4ème de couverture que j'adore !

Mon bilan :

Un polar sans prétention, divertissant mais pas révolutionnaire. Peut mieux faire ! Dans le thème, je vous conseille également de lire L’œil de Caine, de Patrick Bauwen (qui ceci dit, mériterait aussi un « peut mieux faire »…).